Le sujet que j'effleure à travers mon travail touche à un idéal de vie, celui auquel j’aimerais que nos sociétés aspirent, celui d’une parfaite symbiose, d’une entière communion avec la nature. Une forme de retour à l’état de nature. Il est possible de considérer que mon sujet de prédilection est le corps végétalisé, une forme de mutation, qui exprime ce souhait d’étroite union.
La majeure partie de mon temps, je photographie en studio. C’est un espace souvent intimidant pour un photographe, il est vide, tout doit être composé pour pouvoir photographier. C’est en cela que je l’apprécie. Ma photographie est ‘déterministe’; elle cherche à faire apparaître une image conceptualisée, une image mentale. L’utilisation de l’argentique et plus encore les procédés du 19è s. m’aide dans mon processus de création. Ma production est au rythme de 2 ou 3 images par heure et je recherche l’émotion du ‘one shot’. La photographie ‘fait main’ m’offre l’unicité de mes œuvres, il est impossible d’obtenir deux fois la même image. Il a une forme de recherche expérimentale que j’apprécie beaucoup. Je suis convaincu que loin de la netteté et de la saturation exacerbées du numérique, ces procédés anciens me permettent de tendre vers la poésie que je recherche dans mes compositions. Au-delà du propos, c'est une forme de poésie que je souhaite transmettre à travers mon travail.